Avez-vous déjà joué dans un champ ?
Un espace herbeux plus grand qu’un pré et plus petit qu’un pâturage qui s’étend de vallée en vallon. Les années s’écoulent et le champ est toujours le même du matin au soir, de la nuit au matin.
Les idées et les envies qui nous appartiennent évoluent de l’aube à l’aurore en restant toujours les mêmes. Les mots sont différents avec le temps, mais la souche ne change pas. Les racines donnent l’illusion d’un mouvement perpétuel d’immobilisme.
«Boomerang» pourrait être le synonyme de nos désirs, lancé au loin dans ce champ limité au centre de ce pâturage.
Les désirs deviennent des objectifs qui sont atteints régulièrement. Le boomerang continue à être lancé comme une habitude du non-changement qui laisse croire que ce n’est pas terminé.
Tout est logique dans l’atteinte de nos désirs. Commencer par étudier et apprendre, puis pratiquer et donner des ateliers et enfin transmettre l’expérience.
Et après ? Relancer le même boomerang en espérant de faire différemment ?
Le temps court dans ce champ et cache le pâturage qui donne dans la vallée. Regardez le champ comme si c’était la première fois, déposez le boomerang et remplacez-le par un cintre qui ne reviendra pas.
Il est temps de quitter un rôle déjà épuisé, afin d’arrêter de rêver d’une vie réelle située à deux pas dans la vallée.
Je n’irai plus… dans cet espace herbeux, plus grand qu’un pré et plus petit qu’un pâturage qui s’étend de vallée en vallon… je n’irai plus… j’ai atteint la vallée.
Manolo