Imaginez un monde où l’instant que nous vivons est en fait l’instant passé. Difficile à croire n’est-ce pas alors que dans la logique, le temps de le dire est déjà du passé.
Imaginez maintenant que le temps du passé est en fait un passé bien plus lointain que vous pouvez le penser. Lorsque votre œil perçoit un stimulus, il faut compter un minimum d’un tiers de seconde pour qu’il puisse être perçu par le conscient (« Le code de la conscience » Stanislas Dehaene, Odile Jacob). C’est très court comme temps, mais c’est un minimum qui peut aller jusqu’à dix secondes. Le stimulus peut aussi rester dans l’inconscient, même si un sentiment de quelque chose d’indéfinissable reste accroché dans le conscient sans explication.
Le stimulus doit avoir une certaine importance, dans l’état de perception émotionnelle présente, pour avoir une raison d’exister. Les yeux capteront inconsciemment l’intérêt, laisserons le signal traverser le cerveau par le nerf optique jusque dans le Cortex visuel primaire au-dessus du cervelet. Mais voilà, avant d’en arriver là, le stimulus sera trié par différentes zones qui décideront inconsciemment si le stimulus est important dans le moment ou s’il doit être classé. Ce stimulus est interprété de façon contextuelle.
Ce tri est important et décale les réactions comportementales, la compréhension du moment et les stratégies à mettre en place. Échappez un objet par inadvertance et le rattraper, entraine une réactivité inconsciente et la capacité de traiter rapidement visuellement la perception du moment.
L’IRM et l’EEG démontrent le fonctionnement de différentes aires visuelles du cerveau en action lors de visionnement d’image. Ces mêmes aires sont stimulées de la même façon lorsque ces images sont simplement suggérées les yeux fermés. (« Le cerveau de cristal » Denis Le Bihan, Odile Jacob).
Élaborer une visualisation va bien plus loin que d’imaginer, cela entraîne tout un ensemble de processus physiologique de reconstruction. Le système endocrinien échappe des hormones de stress ou de bien-être qui comme une roue sans fin, poursuit des changements tout d’abord non conscients, pour finir par devenir conscient.
Ne vous voilez pas la face en faisant l’autruche, faites confiance à la partie qui… voit.
1- Pour qu’il y ait un intérêt dans le stimulus, c’est que votre inconscient pense que c’est important, alors, arrêtez-vous et observez.
2- Le cerveau n’est pas capable de percevoir deux choses en même temps. Il focalise son attention sur une seule chose à la fois. Un sens place le second au deuxième plan. Imaginez-vous avec une équipe, communicant par talkie-walkie, ce sera le premier qui pousse sur le bouton qui monopolisera la parole.
3- La seule chose qui existe est celle que vous regardez.
4- Dans l’ombre il y a de la lumière alors focalisez votre regard sur la lumière, elle illuminera ce qui n’est pas encore conscient et entraînera un protocole inimaginable à l’instant même.
5- Ne repoussez pas un sentiment de peur, il est là pour aider, c’est une alerte. Regardez-le ce sera votre meilleur ami pour vous montrer le chemin.
6- Chaque jour, plusieurs fois par jour, prenez et passez du temps avec cette partie qui voit. Donnez-lui la direction que vous voulez atteindre et laissez la faire. (Auto-hypnose)
7- Regardez-vous au fond des yeux, pas seulement le physique et l’attitude, mais ce que disent vos yeux et vous verrez ce que perçoivent les autres avec leur partie… qui voit.
Vous ne voulez pas avoir trop de retard sur le moment présent, arrêtez-vous, regardez sans vos yeux, écoutez sans vos oreilles, faites confiance à cette partie qui sait…
Emmanuel
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