Une place pour chacun
Je viens de perdre plusieurs heures à écrire ce qui se dit sur les différentes générations.
Vous en avez perdu moins que moi à les lires, croyez-moi !
À l’exception du contexte de l’époque, les générations suivent les mêmes schémas lorsqu’elles éprouvent des frustrations :
- Naissance
- Apprentissage
- Construction
- Recherchent de reconnaissance
- Développement de compétence
- Résultats
- Recherche de reconnaissance
- Déception
- Reproches
- Résilience
- Retrait.
Ce n’est pas la génération qui fait la précocité ou le recul, c’est la politique mondiale, la technologie, les sciences et l’homme dans son bon vouloir à penser groupe ou individualité.
Nous sommes tous le vieux de quelqu’un.
Un jeune est aussi un vieux pour la génération future. Il est bon de donner la chance à tous, et de les laisser, dans la mesure du possible, faire leurs preuves.
C’est à la fin du match que l’on fait les comptes.
Pour tous ceux qui refont le match après le coup de sifflet final, rappelez-vous que vous serez aussi jugé plus tard sur vos mots, vos comportements et vos actions.
Vous direz alors comme tous les autres très sincèrement :
- On pensait que c’était la meilleure chose à faire à l’époque.
Chaque dynastie à sa beauté et ses malheurs. Les plus anciennes ont une expérience et un comparatif tandis que les plus jeunes… auront plus tard la capacité à faire des parallèles.
Ils rejetteront ainsi, les comportements qu’ils auront fait subir à leurs ascendants.
Prendre sa place
La peur entraine le rejet.
Repousser une génération sait construire de la colère et de la haine sur ce que vous n’arrivez pas à obtenir. C’est comme cela que naissent les affrontements dans les sociétés.
Que ce soit religieux, genré ou générationnel, apprendre à connaitre en écoutant, en observant et en percevant le besoin de l’autre, ouvre la possibilité du bien vivre ensemble.
Certains podcasts qui envahissent nos ondes, nous informent sur les tendances générationnelles.
J’ai entendu un psychologue et un DRH de 42 et 36 ans, clamer haut et fort que le mot transmission devrait être banni au travail.
Pour ces deux personnes d'influence, un jeune qui sort de l’école n’a rien à apprendre d’une personne qui a plusieurs années d’expériences. Ils affirment que ce doit être un partage et non une transmission.
Je les salue de mettre de l’huile sur le feu en voulant supprimer le mot expérience, qui représentait des valeurs de respect et de travail à une époque... ou le respect était une valeur enseignée.
C’est exactement ce qui est le plus reproché aux générations descendantes ; le manque de respect… de reconnaissance, par les générations précédentes.
Les rides sont les cicatrices de l’expérience.
Tout entrepreneur sait que de créer une marque en partant de zéro demande de nombreuses années, un travail acharné et énormément d'effort et de temps.
Ajouter sa part à l'édifice d'une marque et l'aider à se développer permet aussi de s'accomplir, d'apprendre et de gagner un temps incroyable dans les habiletés nécessaires à son cursus.
Refuser la transmission en tant que telle, devient une grosse pataugeoire ou tout le monde éclabousse tout le monde en refusant d’avancer ensemble.
Imaginez un orchestre symphonique qui passerait son temps à s’accorder sans jamais jouer la même œuvre. Cela devient la cacophonie d'un poulailler, ou chacun hurle de son côté dans le mépris de l’autre, sans chef d’orchestre, un individualisme qui mène à la fragmentation du groupe.
Transmission
Autant la transmission est importante à mes yeux, autant l’écoute et la nécessité de laisser l’autre faire sa propre expérience est inestimable.
Nous apprenons en faisant des essais et des erreurs.
Il y a un temps pour transmettre et un temps pour observer avec compassion la personne grandir, se tromper peut-être, et se relever.
Les plus jeunes ne savent pas qu’ils ne savent pas. Ils n’ont pas fait autant de chemin et perçu les expériences des anciens. Ils n’ont aucune idée que l’expérience offerte existe.
Le passeur peut prendre son rôle de sage, de mentor et d’enseignant pour réussir sa vie professionnelle. Comme il le fait avec un enfant qui apprend à marcher, il l’encourage, car il ne peut pas faire les pas pour lui.
Le passeur d’expérience doit prendre conscience qu’il a fait ce qu’il avait à faire, qu’il a été aussi le plus jeune et qu’il n’avait pas été écouté. Il a la chance de le savoir, comment pourrait-il faire autrement que ce qu’il a subi?
Le plus jeune ne peut se croire différent ou supérieur à la génération précédente. S’il est là, c’est un peu aussi grâce à lui. Il doit se souvenir que ses ascendants ont vécu aussi le rejet, la généralisation d’être fainéant, sans courage ni connaissance et qu’ils agiront de même (si si, je l’ai entendu encore la semaine dernière de personnes de 29 ans, parlant de jeunes de 18 ans).
Je ne dis pas que la répétition de ces comportements est une bonne chose, bien au contraire. Cela pourrait être changé si chaque être, quel que soit les générations, apprenaient que derrière chaque remarque, chaque comportement il y a un besoin qui n’est pas comblé.
Aucun comportement, aucune action n’est enclenchée sans l’attente d’une récompense. Peu importe l’âge, vous ne vous levez pas de votre siège pour rien, vous avez besoin d’aller chercher quelque chose ou de vous déplacer. Vous n’ouvrez pas le frigo pour voir si la lumière s’allume toujours lorsque vous ouvrez la porte et vous ne donnez pas une pièce à un sans-abri parce que vous n’avez pas de poche.
Quelle que soit la raison, l’argument que vous donnez pour justifier ces actions, la raison primaire est de combler un besoin (la faim), d’exister, d’être vu pour être dans vos valeurs et être aimé.
Matthieu Ricard, dans son livre Plaidoyer pour l’altruisme en 2013 aux éditions Nil, signifiait que même l’empathie n’était pas gratuite et recherchait un gain. Il peut être un simple sourire qui est aussi un besoin d’être vu et reconnu.
Jouez !!!
À partir de maintenant, amusez-vous à rechercher derrière chaque comportement, que ce soit le vôtre ou ceux de votre entourage, le besoin qui a déclenché l’action. Vous percevrez rapidement la vie différemment.
Vous ne serez plus dans le jugement d’une génération, mais dans la compassion.
Vous saurez que c’est le besoin qui déclenche le comportement et non la conscientisation du besoin qui en est responsable.
Le comprendre permet de prendre du recul pour s’échapper du comportement lorsque vous le percevrez, et vous pourrez agir autrement.
L’agressivité ou la froideur d’un baby-boomers ou d’un X au travail, peut-être la peur du changement, de perdre sa place, de ne pas être respecté ou estimé. Il doit comprendre que l’évolution de la société s’accélère et qu’il faut accepter et même se former aux nouvelles organisations de travail, les nouvelles technologies et surtout, que personne ne pourra accaparer son expérience. Il peut aussi accepter qu’il est possible de faire autrement pour gagner du temps et de la simplicité. Il saura par la suite observer les plus jeunes avec la satisfaction d’avoir eu le respect et su laisser à l’autre faire son propre chemin.
La génération Y et d’autant plus la Z, pourraient aussi faire un pas vers les baby-boomers et les X et accepter que le monde ne se transforme pas en un jour.
À vouloir rejeter ce qui ne fait plus partie des valeurs de l’époque, c’est ouvrir la porte à la répétition des erreurs.
Pour savoir qui vous êtes, il est bon de savoir d’où vous venez pour connaitre votre histoire.
Avec l’âge, j’ai soif d’apprendre, de questionner ceux qui ont déjà vécu pour connaitre les apprentissages qu’ils tirent de leurs erreurs. J’apprends à observer chacun comme une rencontre avec un étranger qui ne parle pas ma langue.
"Chaque jour est une aventure, un voyage dans un monde inconnu. Mon défi est de livrer à l’autre ce qui le nourrit, pour partager le repas de son existence."
Manolo Sabouro
Faites confiance à la partie qui sait…
Merci de m'avoir lu. 🙏
Emmanuel
(Classé dans la génération X tirant sur les Baby-boomers, d'accord avec les Y en observant les Z dans l'attente des Alpha...)
Auteur, Hypno-coach exécutif certifié et conférencier,
Emmanuel accompagne des particuliers et des dirigeants d’entreprise dans leur évolution.
Tantôt thérapeute, coach PNListe, enseignant ou mentor, il permet à ses clients de comprendre et d'intégrer les connaissances des fonctionnements des biais cognitifs.
Spécialiste du stress et du sommeil, il aborde tous les problèmes qui pourraient créer un trouble, comme la communication, les désirs de changements et d’engagements, les émotions, les fractures de vie personnelles et professionnelles.
Bien accompagné et parfaitement défini, Emmanuel considère que l'organisation, la discipline et la persévérance sont à la portée de tous.
Faites confiance à la partie qui sait…
Emmanuel
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