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Syndrome de la performance

Nous entendons souvent parler du syndrome de l’imposteur et un peu moins de celui de la performance. L’émotion de l’un ou de l’autre entraine un malaise qui peut paraitre opposé et pourtant, ils sont tout aussi limitants dans la vie de tous les jours.


Je vous offre en deux temps, une généralisation du client type que je retrouve en consultation dans mon bureau et par la suite, des pistes à explorer pour sortir de ce comportement.




Deuil de la performance


- Comment as-tu fait ?

- Je ne sais pas exactement… C’est comme si j’avais accepté que je ne pouvais réellement pas en faire plus et qu’il était temps pour moi de laisser ma place.


Les yeux dans le vide, plongée dans une sensation de tourbillon, il se laisse guider comme un pantin dans un monde qu’il s’était jusqu’à maintenant refusé.


- La lutte était forte et profonde, j’attendais le regard ou la remarque qui confirmerait que je suis dans la lumière. Je vous en parle et je ressens encore cette époque… Mon corps est tendu comme un roseau pourchassé par le vent. Les bourrasques des gens qui m’entourent, ceux qui passent sans me voir ou ceux qui me sourient, me demandent énormément d’attention. Comment dois-je interpréter leur attention sur ma personne ? Est-ce une façon de me connaitre ou dois-je en faire plus ? Je baisse à nouveau la tête dans le guidon et je travaille, approfondit une connaissance incertaine pour mes fonctions, creuse un schéma protocolaire, spécifique afin d’envisager toutes les possibilités et solutions. Mon père était comme ça aussi, il courait sans cesse dans sa tête en fragmenté, sans faire la moindre pause. Ses valeurs étaient telles que seuls les résultats affichés avaient de l’importance. Il les mesurait aux portes qui s’ouvraient à son approche, les sourires et les « monsieur » qui étaient dégainés lors d’un regard croisé. Toujours plus vite, toujours plus fort, il fallait avancer en faisant mieux à chaque fois. À fixer toujours devant, sans porter la moindre attention à ce qu’il avait sur ses côtés, il est parti un jour vivre une autre mort, comme il a vécu la vie, seul, obnubilé par la perfection, dû sans erreurs et de la reconnaissance.


- Toujours en faire plus que quoi ?

- De ce qui m’était demandé… Maintenant ce n’est plus important. Je ne veux plus courir après une chimère qui n’existe pas.

Elle m’a diabolisé, écartelé entre l’humanité et la performance sans loi. J’ai laissé passer le temps sans voir mes amis s’éloigner, brulé par ce feu de monter sur un podium qui n’est qu’illusion et qui disparait après la compétition. Le trophée est posé sur une étagère, il prend la poussière avant d’être déposé dans un carton puis abandonné sur un trottoir lorsque j’aurai trépassé.

- Tes mots sont violents et durs de colère.

- Je t’assure qu’il n’y a aucune colère, c’est une simple évidence. L’histoire est ce trophée qui se répète, la roue de la vie dont très peu tienne compte.

En vouloir toujours plus, s’harnacher d’une ceinture d’égo qui se nourrit de son diabète de flatterie qui accélère l’arrêt du sens de la vie.

Je laisse ma place... Pas que je ne suis plus capable, mais j’en ai une autre à prendre. Celle que j’aurais pu saisir avant.

Je n’ai plus rien à prouver à personne. Ce temps qui passe nous entraine dans un mur dans lequel les choix ne sont plus multiples. On peut l'occulter ou faire semblant de ne pas le voir et passer à côté, continuer à lutter pour atteindre une performance sans limites, sans objectif ni but, ou réflexion pour définir un sens au plaisir de se libérer de toute performance dont nous nous sommes affublés.

Je ne serais jamais le meilleur en tout et je peux l'accepter.

Je ne changerai pas le monde, mon expérience n’est qu’une lanterne qui n’éclaire que mon chemin et je sais maintenant qu’elle n’appartient qu’à moi.

Je vais donc vivre sa lumière qui indique le plaisir, rien que le plaisir. Le plaisir de donner et de recevoir à ceux qui l’observe et rien d’autre.

Fini de courir, mais vivre comme si je découvrais chaque jour le bonheur de la chance d’être là.




Pistes de travail


Nous connaissons tous le syndrome de la performance pour nous-mêmes ou un proche. Ce comportement est souvent le résultat de la recherche d’une perfection dû au besoin d’appartenance.


Je vous propose des pistes qui ne sont certainement pas les seules et que je rencontre fréquemment au bureau. Il n’y a pas d’âge ou de génération pour rencontrer la performance. Il est vrai que les baby-boomers ou la génération X ont connu une ère professionnelle où la société encourageait avec vigueur les résultats.

Aujourd’hui, le sens que recherche les nouvelles générations dans le travail, travestit ce syndrome, mais est toujours présent. Il serait facile de généraliser un type d’individu, sujet à vivre cet état limitant en parlant des sportifs de tout âge, du milieu des finances ou des ventes, des avocats ou des chefs de projet et dirigeants. Ce serait occulté les personnes introverties, les non-carriéristes, les étudiants, les personnes au foyer, enfin tous ceux qui vivent cette nécessité de performance et qui n’a pas de lien avec la profession.


Que ce comportement vienne de la famille ou de croyances professionnelles, il est toujours intéressant de rechercher le besoin primaire qui l’a créé.

La croyance forte de la nécessité d’être performant s’intensifie pour devenir une valeur qui donne l’impression d’être une partie profonde de l’identité.


Vous pouvez tout de même entendre des performeurs dire que ce besoin de performance est uniquement un besoin propre et n’est pas dirigé à assouvir le regard de l’autre.

Pourtant, lorsque l’on prend le temps de creuser, le comportement est bien né lors d’évènement de vie dans le jeune âge. Pour faire partie de la tribu, il se crée un état continu d’effort sans limites pour exister. Lorsque cet effort est considéré comme une performance par l’entourage, les encouragements indiquent à la conscience que c’est la chose à faire pour être reconnus. La performance devient la perception de combler l’attente de l’autre pour faire partie intégrante de son monde et d’être à sa hauteur. C’est comme une étape d’épreuve pour faire partie d’une fraternité universitaire qui se répète plusieurs fois par jour.


Que ce soit à l’école ou en famille, la sensation de ne pas avoir le choix d’être dans la performance pour faire partie de la famille ou d’un groupe, donne naissance à ce syndrome qui devient identitaire et non comportemental.


La vie est une mouvance d’apprentissage. Ce que l’on croyait ou pensait hier ne l’est peut-être plus aujourd’hui. L’éducation que nous avons eue nous a été imposée par notre tribu. C’est un cadre social pour éviter l’anarchie. De la même façon, les comportements que nous avons pu observer de nos proches de références, leur sont propres sans être la vérité.

Il vous est donc possible de choisir ce que vous voulez faire et croire. Toute évolution est une étape de prise de conscience quelque soit l'âge.



Prise de conscience



Tant que l’immortalité est la toile de fond des comportements, la performance est toujours l’objectif numéro 1. Arrivée vers la cinquantaine, la mortalité apparait sur le chemin de la vie. La maladie et les bobos de l’existence rappellent à l’ordre un sens de priorité qui avait eu tendance à se perdre.

Lorsque vous détectez le comportement de performance, recadrez vos priorités en définissant vos intentions de vie et en laissant derrière vous le matériel qui ne fera que passer.

Il n’y a pas d’âge pour se détacher…


Si vous êtes dans ce cas... consultez !



Faites confiance à la partie qui sait…

Manolo




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