Pour rejoindre mon amie Rita Ricignuolo, et son atelier du « mariage avec soi-même », il est urgent que chacun reprenne ses responsabilités. Les cycles de notre existence sont et seront toujours les mêmes dans leurs structures répétitives et métaphoriques de l’histoire. L’amour de l’être entraîne un besoin de différence, d’être plus. Soif de reconnaissance et de pouvoir, confrontation, guerre, horreur et destruction de la vie pour revenir au besoin d’être proche de l’autre, de donner de l’amour, et reprendre un cycle dans un mouvement perpétuel. La différence est bien entendu une vue fractale (hommage à Nicolas Befford sic). Cette vision répète la structure passée en ajoutant la différence de l’évolution de l’époque antérieure.
Pour en revenir à mademoiselle Rita et son atelier, la vérité indiscutable est la certitude que nous ne pourrons jamais nous séparer de nous-mêmes. À la vie à la mort, autant vivre en paix et en accord avec soi-même.
La peur qui cache l’horizon de l’homme est très souvent le manque de confiance qu’il porte sur ses propres capacités. Nous avons pour habitude d’entendre que l’individu a toutes les ressources dans son vécu, quel que soit son âge, pour passer n’importe quelle étape de la vie qui le fera grandir. Différentes techniques comme la méditation « pleine conscience » pratiquée par de nombreux adeptes (mon amie Josée Collin, Montmagny, accompagne des groupes désireux d’en faire un état d’être).
Je parlerai personnellement d’hypnose et neuroscience. Je m’attarderai une autre fois sur la mémoire et son stockage afin de renverser toutes les croyances qui n’ont plus raison d’être aujourd’hui grâce aux travaux des scientifiques. Il me fera plaisir de remettre en cause ces soi-disant régressions vécues par les clients, manquant certainement de connaissances neurologiques. Nombreux praticiens aujourd’hui en manquent de connaissance et sous l’excuse de la vulgarisation, ne dissocient pas les métaphores rendues par un système neurologique, capable de récupérer des bribes de souvenir enregistrées grâce à de nombreux stimuli. Ils les réinterpréteront, à tort ou à raison, différemment selon leur état du moment.
Milton Erickson (1901-1980, psychiatre et psychologue américain, créateur de l’hypnose Ericksonienne, l’hypnose thérapeutique utilisée au 21e siècle) étudiant en 2e année à l’université était désireux d’écrire dans le journal local, The Daily Cardinal dans le Wisconsin. Le rédacteur en chef, pour lui faire plaisir lui proposa de déposer son écrit tous les matins dans sa boîte aux lettres.
Milton Erickson devait beaucoup lire et travailler pour récupérer le manque d’acquis littéraire qu’il n’avait pas appris à la ferme, et avait peur de n’avoir le temps ni les capacités de connaissances. Il se souvint que petit, il résolvait des problèmes de mathématiques dans ses rêves. Il décida alors de travailler jusqu’à 22 h 30, de se coucher, de mettre le réveil à 1 h 00 du matin, d’écrire l’article et de se recoucher.
Le lendemain il était étonné de trouver quelques pages de son édito glissées sous sa machine à écrire alors qu’il n’avait aucun souvenir de s’être levé. Il se refusait de lire les feuillets dactylographiés et les glissait dans la boite aux lettres du rédacteur en chef. Chaque jour il recherchait ses articles dans le journal sans les retrouver. Au bout du quatrième jour, il reprit les doubles des 3 articles de la semaine, qu’il avait gardés, pour comprendre ce qui n’allait pas. Ils avaient tous été publiés…
Erickson répondait à Rossi (psychologue américain) qui lui demandait* :
Rossi : - pourquoi aviez-vous décidé de ne pas lire vos écrits le matin? Erickson : - Je me demandais si j’étais capable d’écrire des éditoriaux. Si je ne reconnaissais pas mon travail dans le journal, cela prouverait qu’il y en avait beaucoup plus dans ma tête que ce que je croyais. J’ai eu ainsi la preuve que j’étais plus brillant que je le pensais. Quand je voulais connaître quelque chose, je ne voulais pas que ce soit faussé par la connaissance imparfaite que quelqu’un d’autre en avait…
La peur n’a donc pas de raison d’être. Nous ne sommes pas seuls avec nous-mêmes puisque nous sommes nous, qui avons la connaissance que nous pensions ne pas avoir, n’est-ce pas?
Faites simplement confiance à la partie qui sait...
Emmanuel
*« L’intégrale des articles de Milton Erickson V1.
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