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L’auto-victimisation 2.0 :la nouvelle stratégie pour exister

Il y a eu l’ère du storytelling (communication narrative). Puis celle de la vulnérabilité authentique. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une version hybride : l’auto-victimisation valorisante.


C’est la nouvelle parade numérique. La mise en scène du « pauvre moi exceptionnel », la complainte héroïque du « trop perfectionniste », ou encore l’exposition calibrée d’une souffrance qui, par le miracle du marketing, devient un tremplin glorieux.

Il suffit de scroller LinkedIn quelques minutes pour voir apparaître des publications qui brillent de contenu étrange : moitié confession intime, moitié autopromotion. Une photo souvent prise en plongée, soigneusement calculée, exposant une fraicheur masculine, féminine ou une licorne pudique, qui se voudrait naïve, dont toute personne équilibrée protégerait de la méchanceté extérieure.

 


Victime - Hypnologie

Se plaindre de sa perfection


Ce nouveau sport est un scénario bien rôdé :

  • On me reproche souvent d’être trop professionnel…

  • Je suis un perfectionniste, c’est un vrai fardeau…

  • Je travaille tellement bien et tellement fort que ça crée des jalousies…


L’objectif de ses pseudos scientifiques est un message tout aussi pseudo subliminal :

Je souffre d’être meilleur que vous, regardez-moi.

Ce n’est pas une plainte, c’est une stratégie, une comédie de boulevard, un humblebrag 2.0 (une fausse modestie), rendu socialement acceptable par un autre masque, de détresse émotionnelle.

Les situations sont présentées comme des « combats intérieurs ». Ça attire la compassion, l’admiration des plus naïfs… et surtout, les clics.

 



plainte - victimisation

La victimisation qui fait briller


Sur les réseaux, la souffrance est partagée pour être mise en vitrine :

  • Larmes parfaitement cadrées.

  • Faiblesses héroïques et miraculeusement surmontées.

  • Chemin de vie tragique passé au filtre dramatique.

  • Souffrance bien supérieure à la vôtre… en toute modestie bien entendu.


Le but n’est pas d’aller chercher du soutien, mais du capital émotionnel.

Aujourd’hui, être une victime courageuse, résiliente, martyr professionnel, c’est rentable. Ça crée de l’engagement, ça déclenche des commentaires empathiques, ça stimule l’algorithme qui adore les montagnes russes émotionnelles, et donc de la visibilité.

 





hypnotique

La mode du « différent mais supérieur »


Exhiber sa différence comme un trophée, mais sous la forme d’une blessure, crée une autre tendance.



On se plaint d’avoir été incompris, rejeté, écarté et la conclusion est toujours la même :

« Je suis différent… donc meilleur. »

La souffrance devient un label d’autorité et une manière de dire :

  • Je suis à part, donc vous devriez m’écouter.


Cela marche d’autant mieux que c’est enveloppé d’un discours dévoué de résilience et de sagesse :

  • Ce n’est pas grave, je suis fort, je me relève toujours mieux que les autres, c’est prouvé par la science.


En réalité, c’est du marketing psychologique pur.

Dans mon jargon d’hypno-coach, cette technique utilisée est un protocole de séance, basé sur la technique du « Voyage du héros ». C’est une quête initiatique attribuée à Joseph Campbell en 1949, dans son libre « Le Héros aux mille et un visages ». Cette mise en scène permanente n’apporte ni clients, ni mandats, ni compétences supplémentaires. Elle génère du bruit, un peu de buzz, et parfois l’illusion d’une communauté… mais rarement une relation de confiance durable.

Ce théâtre social ressemble davantage à une contre-offensive narcissique qu’à une réelle stratégie professionnelle. On cherche à se démarquer en prenant à contrepied la superficialité des « reines de Dubaï », en disant :

  • Regardez, moi je suis naturel, simple, végane, écolo, intelligente, HPI… ne me jugez pas pour mon physique.


Pourtant, tout est calibré, scénarisé, éclairé comme un produit.

La dénonciation du regard d’intention, calibrée de biais cognitifs ou de vulgarité jetée sur la personne, devient elle-même un appel au regard et à l’attention. La critique des regards des groupes d’hommes ou de femmes devient une chorégraphie pour mieux les attirer et amplifier la mise en lumière.

Un paradoxe parfait afin de rejeter la superficialité et la provocation tout en utilisant chacun de ses ressorts pour manipuler subtilement les perceptions.




Hypnose et manipulation

La question finale, l’hameçon émotionnel


Et puis il y a la phrase à la fin, en dernière ligne, soigneusement calculée. Un crochet invisible pour capter les plus naïfs, les personnes qui ont le même besoin d’être vues, et qui décochent des commentaires mielleux ou revendicateurs permettant de faire exploser les interactions :

  • Et vous, est-ce que votre différence vous a déjà blessé ?

  • Suis-je le seul à souffrir d’être trop engagé ?

  • Est-ce que vous aussi, on vous reproche d’être différent ?


Ce ne sont pas des questions mais un piège à commentaires, des fulgurances de « moi-je » !

Un appât pour nourrir la machine algorithmique.

 



Hypnothérapie et paradoxe

Le vrai paradoxe


À force d’utiliser la victimisation comme vitrine, on vide la véritable vulnérabilité de sa profondeur. On transforme l’expérience humaine en outil commercial, en remplaçant le lien par la performance émotionnelle. Depuis quelques années, nous trouvons pléthore de neuro-leadership, neuro-coaching, neuro-hypnose qui n’ont pas de formations scientifiques, et se vantent pourtant de pratiques non fondées, où le mot science n’est rien d’autre que du marketing.

L'autovictimisation valorisante est un miroir à ego, démultiplié par les Blanches-Neige modernes, distribuant pourtant des pommes empoisonnées sur les murs anonymes.

 

Il serait temps, collectivement, de se demander vraiment :


À quel moment avons-nous commencé à croire que nous devions souffrir publiquement pour exister numériquement ?

Si vous vous reconnaissez un tant soit peu dans cette chronique, je vous propose une rencontre gratuite, pour déposer, clarifier les comportements.

Il est toujours intéressant de s’interroger sur ses propres comportements. Nous verrons par la suite si je peux vous accompagner à faire un bout de chemin.

Répondez à ce message en choisissant un moment qui vous convient ici ✅ 

Nous trouverons ensemble, un moment, empli d'indices de solution.


Faites confiance à la partie qui sait…

Emmanuel


PS : Partagez cette chronique, elle pourrait aider quelqu’un de votre entourage. Merci

Emmanuel Sabouret

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Auteur et essayiste, Hypno-coach exécutif – Intuitif – conférencier. Emmanuel accompagne des particuliersdirigeants et équipes en entreprise dans leur évolution. Tantôt thérapeutecoach PNListeenseignant ou mentor, il aide à comprendre et à intégrer les fonctionnements des biais cognitifs.

Fondateur de Cognition Académie et du groupe « Réseau Échanges et Alliances"

 

 
 
 

Hypnologue - Coach PNL depuis 2011

Emmanuel Sabouret

Coach PNL - Enseignant en hypnose - Hypnologue certifié

Membre affilié reçu d'assurances :
– RITMA (Regroupement Intervenants Thérapeutes Médecine  Complémentaire)

-  MARA (Métiers d'Accompagnement en Relation d'Aide)

Avis sur Emmanuel Sabouret - Hypnothérapeute à Montréal -  Coach PNL et intuitif
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