La complexité de notre cerveau nous laisse présager que nous avons la capacité de décision pour garder le contrôle de nos actes.
Et si ce n’était qu’une illusion ?
Nous allons voir dans ce post si nous sommes vraiment libres de nos décisions consciemment.
Je vous ai exposé la perception du libre arbitre dans le post précédent, en ouvrant la boite de pandore des évidences programmées. Je vous ai présenté l’analogie de l’œuf ou de la poule pour comprendre qu’un cadre se déplace, s’élargit et qu’il est possible d’exhumer d’autres possibilités, voire de réalités.
Biais cognitifs
Un biais cognitif est un programme automatique qui se produit de façon inconsciente, indépendamment de la réflexion.
Plus de 95 % des comportements et des pensées que nous avons sont automatisées. Que ce soit marcher, digérer, désirer ou juger, nos réactions sont des fulgurances sur lesquelles nous ne nous arrêtons jamais. Tel un programme informatique, nous agissons souvent sans réfléchir et restons ancrés dans ces habitudes, équipées d’un cerveau bien trop faignant pour y réfléchir.
Le libre arbitre, c’est s’autoriser à choisir au mieux en fonction de nos valeurs et au mieux pour soi. Pourtant, il arrive fréquemment de faire des choix ou de suivre des comportements qui ne conviennent pas par habitude. Ces réactions peuvent engendrer des difficultés de communication et de relations sociales. Outre l’impact qu’ils peuvent avoir sur les autres, ces automatismes peuvent aussi ralentir l’ouverture sur le monde.
Je m’explique, les biais cognitifs sont renforcés par nos croyances et ces croyances sont des vérités qui nous appartiennent.
Vous est-il arrivé de changer d’avis ?
Vous est-il arrivé de changer de croyance ?
Ces moments de prises de conscience nous sont imposés et une nouvelle croyance s’installe. Le changement de croyance n’est pas un choix, mais un fait accompli que l’on ne peut contredire.
Si nous sommes capables de changer de croyance une fois au pied du mur, peut-on remettre en cause d’autres vérités ?
Est-ce que le fait d’accepter que l’on puisse se tromper changerait notre rapport avec les autres ?
Biais de confirmation
Lorsque nous avons un avis tranché ou besoin de faire un choix, nous regardons dans la direction d’un lieu commun qui nous paraît une normalité, pour nous sentir en sécurité ou confirmer qu’on l’est.
Lors d’une conversation, chacun donne son avis et argumente. Le cerveau va mettre en évidence tout ce qui lui donne raison et rejeter ce qui pourrait le contredire. Le biais cognitif est très puissant et fait tourner la tête des complotistes, aux platistes (qui croient que la terre est plate) et à tous les extrémistes. Les seules réponses mises en évidence sont celles qui confirment les propos.
Lorsque vous êtes honnête dans une conversation, vos arguments viennent de votre passé, votre vécu. Vous alimentez votre discussion uniquement avec ce que vous croyez être vrai. Vous avez peut-être cent pour cent raisons, mais les autres fonctionnent comme vous et pensent avoir raison. La communication est alors sans issue.
Si vous voulez vérifier et confirmer votre réflexion, servez-vous du biais de confirmation que vous propose votre cerveau. Demandez-vous :
- Et si j’avais tort ?
Le système cérébral agira de la même manière, il recherchera tous les arguments qui donneront raison au fait que vous vous trompez.
Questionner est la meilleure solution pour avoir des réponses. Le cerveau ne supporte pas une interrogation sans trouver de réponse.
Si le biais de confirmation empêche de raisonner de façon équitable, il peut être une force de réflexion lorsque l’on connait son existence. Pour être honnête avec soi-même, il suffit de vérifier si l’opposer n’est pas aussi une possibilité. Dans une conversation, il est possible de permettre aux autres de profiter de ce biais, sans expliquer son fonctionnement, en posant les bonnes questions :
- C’est vrai et en même temps, y aurait-il une possibilité que ce soit différent ?
- Tout à fait d’accord et je me demande si l’on pouvait trouver d’autres accords ?
- En effet, tu as raison et je me demande si l’on pourrait se tromper ?
- J’ai souvent pensé comme toi et j’ai été surpris de me rendre compte qu’il y avait d’autres solutions qui convenaient à tout le monde.
- Imagine que tout ce que l’on vient de dire est faux, qu’elle serait les autres possibilités ?
Poser des questions, c'est découvrir de multiples possibilités de faire des choix et d’avoir la sensation de libre arbitre.
Faites confiance à la partie qui sait…
Emmanuel
Parution prochaine
"Déjouer le stress et l'anxiété"
Emmanuel Sabouret
Praticien et conférencier, Emmanuel accompagne aussi des particuliers et des dirigeants d’entreprise dans leur évolution, leur organisation et leur communication dans leurs quotidiens et lors de nouveaux défis professionnels. Il leur apporte ses connaissances et les protocoles inconscients comportementaux de la communication, du désir et de l’engagement, l’acceptation de la différence et du libre choix. L'organisation, la discipline et la persévérance sont à la portée de tous.
Comments