Saperlipopette de diantre de cor bleu, ce n’est pas que les mots me manquent, mais fichtre, pardieu d’accapareur de vérité, dans le seul but d’entrer en entreprise, vous claironnez que l'émotion est intelligente. Le comble est que vous finissez par y croire et entrainez derrière vous, une multitude d'hommes et de femmes qui se basent sur un dogme infondé.
Intelligence par-ci et intelligence par-là, un mot que l’entreprise adore pour souligner les faits. Alors que l’émotion ne peut être dissociée de l’homme, de petits malins opportunistes ont saisi l’occasion pour justifier l’intégration de cette dernière dans les organisations, en la dotant d’intelligence.
Je me gausse, toujours pour rester politiquement correct, de ces hommes et femmes qui répandent un savoir fondé sur du marketing.
Intelligence
Reprenons les 5 définitions du dictionnaire Larousse :
Intelligence
1- Ensemble des fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle : Les mathématiques sont-elles le domaine privilégié de l'intelligence ?
2- Aptitude d’un être humain à s’adapter à une situation, à choisir des moyens d’action en fonction des circonstances : Ce travail réclame un minimum d'intelligence.
3- Personne considérée dans ses aptitudes intellectuelles, en tant qu’être pensant : C’est une intelligence supérieure.
4- Qualité de quelqu’un qui manifeste dans un domaine donné un souci de comprendre, de réfléchir, de connaître et qui adapte facilement son comportement à ces finalités : Avoir l'intelligence des affaires.
5- Capacité de saisir une chose par la pensée : Pour l'intelligence de ce qui va suivre, rappelons la démonstration antérieure.
L’adaptabilité de l’intelligence est rationnelle et dépend d’un concept, d’un apprentissage.
L’émotion ne s’adapte pas. Elle surgit, jaillit, engloutit comme un tsunami en réponse à un évènement. Elle n’agit pas avec réflexion, mais par automatisme.
Si cette émotion était intelligente, elle serait capable de changer rapidement et de s’adapter pour ne pas répéter des attitudes qui ne font qu’aggraver les situations, la fuite, le combat ou figer.
L’émotion limitante est la réponse d’un comportement passé qui n’a pas comblé son besoin.
Je ne répèterai pas ici ce que vous pouvez déjà lire là sur la création et la raison des émotions.
La seule intelligence émotionnelle qui existe est l’empathie : une faculté de ressentir pour comprendre et s’adapter aux émotions de nos interlocuteurs dans l’instant, pour adapter les nôtres. Il y a adaptabilité rationnelle !
L’empathie est une réaction innée, capable de lire et d’interpréter sans le raisonnement ce qui se passe dans l’instant. La conscience prend ensuite le relais pour comprendre et adapter son comportement à l’événement.
Si vivre une colère est l’adaptation intelligente à un évènement violent, nous devons considérer l'impuissance comme intelligente.
La pseudo-intelligence émotionnelle est devenue un nom commun, employé pour définir des stratégies de management, situé entre la psychologie comportementale et le leadership.
Préparez-vous, car apparemment, il y a dix types d’intelligences… ah les neuneus…
Comment l’émotion est devenue intelligente ?
L'histoire des émotions est un courant historiographique développé dans la recherche historique anglo-saxonne, allemande et française. Ce courant connait une ascension durant tout le XXe siècle, mais prend toute sa place au 21e siècle.
Il découle des recherches menées en France au début du XXe siècle, notamment par un de ses précurseurs, Lucien Febvre. Il est historien et professeur au collège de France, membre de l’académie des sciences morales et politiques, et un des fondateurs de l’École des annales.
Elle regroupe les écrits et les recherches historiques de façon concises dans un ordre chronologique.
Edward Thorndike, psychologue et professeur d’université, américain, considérait déjà en 1920 l’intelligence multidimensionnelle. Il définissait l’intelligence sociale comme ; « la capacité de comprendre les autres et d’agir d’une manière appropriée dans les relations interpersonnelles ».
L'histoire des émotions se définit comme l'étude des attitudes, des conduites et des comportements à un moment donné. Elle comprend également la manière dont les institutions encouragent ces comportements dans les relations avec les membres de la société ou d'un groupe.
Ne me dites pas si je me trompe, je ne vous entends pas… mais cette intelligence sociale ne serait-elle pas l’étude de l’empathie et des stratégies pour y répondre ?
Je garde ou je jette ?
Il est nécessaire de faire le tri de tout ce marasme intellectuel qui détourne la réalité et la chance à chacun de gérer ses émotions.
Depuis 2008, des initiatives et des entreprises ont été créées, ont produit et commercialisé de nombreuses conférences et publications sur les émotions.
De nouvelles revues sont apparues. Les médias se sont accrochés à cette nouvelle manne médiatique.
Cette obsession pour les émotions résulte de plusieurs tendances comme l’engouement du « je » et de l’identité (années 1970-1980), le système néolibéral qui est la politique des libertés individuelles face à l’état, dans lequel les émotions deviennent source de motivation. Chacun revendique sa différence et désire que l’exception qu’il représente devienne une généralité. Un nouveau pain béni pour l’individualisme et l’égocentrisme, vague d’un wokisme extrémisme et de tous les « ismes ».
Les émotions sont de plus en plus vues comme donnant de précieux conseils et non plus comme des instigateurs de chaos.
Il ne s’agit plus de prendre conscience de la raison de l’émotion, mais de considérer qu’elle découle d’une décision à prendre, en contre-réaction à l’agression extérieure.
Désormais, il est donc perçu comme impératif de les comprendre afin d’argumenter sa prise de position.
L’émotion est indéniablement devenue un champ très florissant ces dernières années. Une mode où beaucoup ont eu besoin, d'intégrer dans leur jus vert, un mélange de sciences, spiritualité, philosophie, vibration, réincarnation, physique quantique et d’autre chemin de pensée.
Le besoin de rationaliser, de comprendre les ressentis et les émotions vécues, devient un amoncellement de connaissance détournée, qui ne sont pas fausses, mais non exacte.
« l'intelligence émotionnelle (EI) réfère à la capacité de reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et à composer avec les émotions des autres personnes. Elle est proche du concept d'intelligence sociale ».
Peter Salovey et John Mayer, dans les années 1990
Ce concept a été popularisé par l'ouvrage de Daniel Goleman, « Emotional Intelligence » (1995) un best-seller que vous connaissez certainement, qui détourne les travaux de Lucien Febvre en interprétant et intégrant des réalités qui n’ont rien de scientifique et certainement rien d’intelligent.
La science a ouvert rapidement les avancées du fonctionnement du cerveau au grand public avec Eric Richard Kandel Prix Nobel de physiologie ou médecine (2000) et Squire dans leur ouvrage « La mémoire de l’esprit aux molécules ». Le psychologue Stanislas Dehaene, « Le code de la conscience » ou plus récemment le neurologue psychologue Antonio Damasio dans ses livres ; « Spinoza avait raison », « L’erreur de Descartes » ou « Sentir et savoir : une nouvelle théorie de la conscience » apportent les résultats de recherches sérieuses.
Vous pouvez aujourd’hui trouver énormément de scientifiques fiables qui vous offrent leurs connaissances de façons simples et ludiques.
Dans l’atelier « vaincre le stress et l’anxiété », j’insiste sur la différence entre ce que l’on appelle l’intelligence émotionnelle, qui est en réalité la conscientisation de l’empathie, et la mécanique émotionnelle qui surgit, submerge et entraine une réaction non maitrisée.
Intelligence ou mécanisme ?
Comprendre les interactions sociales, causalités de nos contre-réactions, ne signifie pas déceler le besoin non comblé des émotions perçues.
L’empathie est une conception de l’intelligence émotionnelle. La colère, le stress ou la dépression sont des mécaniques qui n’ont rien d’intelligent. Ce sont des schémas d’évènements enregistrés non résolus qui créent des comportements non réfléchis.
Pour résoudre des difficultés émotionnelles qui engendrent du stress, il est nécessaire de défaire le protocole de l’émotion pour revenir à la genèse et lui apporter les ressources pour combler ses besoins.
Cela ne veut pas dire qu’il est important de le comprendre aujourd’hui, mais de permettre à l’émotion primaire d’obtenir des apprentissages qui ont été faits depuis sa création par l’ensemble des structures qui l’entourent.
Plusieurs étapes sont à mettre en place, qu’elles soient conscientes ou non.
Il ne s’agit donc pas de considérer d’intelligent, une réaction programmée, mais de lui proposer une autre perception afin de lui offrir d’autres possibilités de résultats et lui laisser la chance de choisir… intelligemment !
Faites confiance à la partie qui sait…
Emmanuel
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Emmanuel est hypnologue et coach PNL depuis plus de 10 ans.
Après avoir enseigné le comportement cognitif avec l’hypnose moderne du 21e siècle, il continue à donner des consultations aux individus et aux entreprises pour une évolution personnelle et l’évolution de l’humanisation en entreprise.
Il est installé à Montréal depuis 2022.
Hypnologue et conférencier, il transmet l’importance d’accepter toutes les réalités qui entrainent la reconnaissance du rôle et la considération de l’identité.
Emmanuel Sabouret n’est pas psychologue, ni médecin.
Si vous vivez des troubles pathologiques ou physiques, veuillez consulter un spécialiste de la santé.
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