Reconnaissance - Je ne fais que passer...

Je ne fais que passer.

Il y a très peu de temps, une personne a dit à son ami en me montrant du doigt :

• Regarde le bien, il a été une lumière dans ma vie.

Il est vrai que je l’ai croisé un temps donné, échangé et partagé une vision, sans attente particulière.

J’ai été une lumière pour éclairer un instant le chemin d’un autre.

EMPATHIE

Vous avez tous fait cette expérience par une présence, un mot ou un geste. Vous avez placé de la clarté sur la route d’un autre et il pourra s’en souvenir.

J’en ai fait un métier. 

Je me suis nourri de connaissances pour pouvoir offrir et faire grandir, donner à réfléchir et à ouvrir une autre façon de penser et de croire, d’agir et de réagir, d’accepter ou de rejeter. 

J’ai voulu comprendre les comportements humains par les neurosciences avec des neurologues et des neuropsychologues, et même dévoré Karl Gustav Jung.

J’ai appris et pratiqué techniques et protocoles. J’ai lu des philosophes comme Descartes, De Spinoza et Socrate. 

Comme beaucoup, je ne reste pourtant qu’une lumière qui ne fait que passer, dans l’attente d’un, je ne sais quoi, qui disparaîtra comme une pierre jetée dans un lac, sans avoir jamais existé.

RECHERCHE RECONNAISSANCE

Chaque semaine, dans mon bureau, je rencontre, un homme ou une femme, perdu dans l’attente d’avoir donné sans retour.

L’envie de se lever peut les avoir quitté, de ne plus avoir le goût de donner; usé, lassé de ne pouvoir combler un besoin qu’il n’avait pas perçu…

La reconnaissance, exister, être vu et reconnu est la souche du besoin de l’être humain.

Lorsque tout va bien, elle se nourrit par-ci par-là et se contente facilement d'un libre échange de vase communicant.

Et puis, lorsqu’un déséquilibre s’installe dans la vie, le manque prend beaucoup de place et met la personne sur le côté de la route.

Il devient nécessaire de regarder les autres vivre leur vie en toute quiétude, comme nous l'avons fait avant, sans percevoir le mal-être s’installer chez celui qui pense avoir trop donné sans retour.

Mon rôle de lumière, qui ne fait que passer, s’échine à expliquer, que tout est normal et habituel.

Nous vivons tous notre vie, occultant la perception des autres, sans observer les vies qui obscurcissent leur environnement. 

En vieillissant, la lumière devient une lanterne qui n’éclaire que mon chemin.

L’expérience appartient à celui qui l’a vécu et il est évident que seul l’endroit où se pose le regard existe. Le reste n’a pas d’importance.

Vous n’avez pas de considération si vous n’appartenez pas aux pensées de l’autre.

Le vrai problème dans cette situation est l’émotion entrainée par le fait de ne plus être aussi important qu’on l’a cru.

Nous sommes tous accaparés par nos vies. Les études puis les enfants conduisent l’être humain dans une course folle.

Apprendre et construire, sécuriser et gagner, pour ensuite transmettre l'expérience. 

Cette dernière étape arrive rarement avant de fréquenter la cinquantaine ou juste avant. C’est le moment où la vie nous rappelle qu'elle a une fin. Elle doit combler les vides qui se créent par le départ des enfants, la réflexion sur la retraite et la perte d’une raison d’exister, la situation sociale et le temps qui passe.

La conscience surgit et nous mentionne que dans 100 ans, nous aurons disparu. Notre passage sera oublié, réduit dans la mémoire collective, plus petit qu’un grain de sable sur une plage inaccessible.

SE RECONNAITRE ET EXISTER

C’est alors que les actions du passé surgissent et entraînent un questionnement foudroyant : 

Après quoi je cours ? Pourquoi avoir fait tout ça ?

Il est alors temps d'assembler sérieusement le projet de vie, de faire le point de ce que l’on recherche dans nos comportements et nos attentes.

Les émotions deviennent donc des faits.

Cela permet de s’éloigner du martyr qui hurle comme le fait Calimero :

« personne ne m’aime, c’est trop injuste » 

La vie devient plus claire et évidente et la structure du projet peut apparaître;

tel un deuil, les étapes se traversent jusqu’à la reconstruction.

L’objectif principal évolue dans le plaisir. C’est peut-être la première fois que l’on accepte d’avoir eu tort, d’avoir la tête dure et qu’il est temps de faire autrement.

Elle est terminée la période de vouloir être gentil avec tout le monde pour ne plus être méchant avec soi-même.  

Les projets se construisent alors avec des objectifs bien définis. L’ambition est de prendre du plaisir, de s’autoriser à se reconnaître, pour se remplir de cette reconnaissance qui se recherchait avant à l’extérieur.

Je ne fais que passer, je l’ai compris. 

Une lumière dans la vie de certains, qui s’éteindra demain, car leur attention sera attirée ailleurs. 

Soyez à l’aise comme je le suis. N’attendez rien qui ne soit pas raisonnable ou qui n’appartienne qu’à vos valeurs. 

Se reconnaître, c’est s’autoriser à se respecter et à se donner le droit de penser d’abord à soi, de prendre du plaisir afin d’en donner aux autres.

Prenez du recul et appelez ceux, à qui vous reprochez de ne pas vous appeler.

Faites confiance à la partie qui sait.

Emmanuel

PS : … vos partages et vos commentaires, un like et un avis sous ma chronique ou une vidéo m’encouragent à continuer. Merci par avance !

---

Auteur et essayiste, Hypno-coach exécutif certifié et conférencier, 

Emmanuel accompagne des particuliers et des dirigeants d’entreprise dans leur évolution.

Tantôt thérapeute, coach PNListe, enseignant ou mentor, il permet à ses clients de comprendre et d'intégrer les connaissances des fonctionnements des biais cognitifs.

Spécialiste du stress et du sommeil, il aborde tous les problèmes qui pourraient créer un trouble, comme la communication, les désirs de changements et d’engagements, les émotions, les fractures de vie personnelles et professionnelles.

Bien accompagné et parfaitement défini, Emmanuel considère que l'organisation, la discipline et la persévérance sont à la portée de tous.